21 mai 2020

MB92 Barcelona a pris la décision de fermer ses installations le 16 mars 2020 pour assurer la protection et le bien-être de toutes les personnes impliquées au quotidien dans le chantier naval. L’activité a repris le 14 avril 2020. Nous avons échangé avec Miquel Àngel Lliteras, directeur du chantier naval MB92 de Barcelone, pour parler de la période de confinement, de la planification de la reprise d’activité et des avancées qui ont eu lieu depuis.

Lorsque la fermeture du chantier naval a été annoncée, quels ont été les premiers défis auxquels il a fallu faire face ?

Avant le 16 mars, lorsque nous avons pris la décision de fermer le chantier naval, nous avions tenu une série de réunions pour nous préparer à cette éventualité. Nous étions concentrés sur la sécurité des personnes, l’entretien et la sûreté des infrastructures, les projets de chantiers en cours de nos clients, et ceux qui devaient arriver dans les prochaines semaines.

Il a été convenu que des équipes de 10 hommes composées d’employés de MB92, d’électriciens et d’agents de sécurité, se relaieraient sur place afin de fournir un service et une sécurité minimums tout en suivant les mesures de sécurité strictes et les protocoles de distanciation. Quand les mesures appropriées ont été convenues, chaque équipe a été dotée de tout le nécessaire pour les soutenir pendant leur rotation de 11 jours.

Hormis les équipes mobilisées sur site, toutes les systèmes et moyens nécessaires pour travailler en distanciel ont été mis en place pour que le suivi des projets puisse être développé et pour que les clients reçoivent tout ce dont ils pourraient avoir besoin, y compris les soins médicaux, la sécurité, les provisions et des services divers. Cette organisation a été mise en place rapidement, avec le soutien de nos services internes et la transition s’est déroulée en douceur.

 

Quels étaient les principaux problèmes à résoudre lorsqu’il a été décidé de reprendre l’activité ?

Nous devions principalement développer et mettre en place sur le chantier naval nos propres mesures de santé, de sûreté et de sécurité. Notre département Santé, Sécurité et Environnement a fait un travail fantastique en recherchant puis en mettant en œuvre ces mesures à temps pour le 14 avril, en coordination avec notre département Achats pour trouver des EPI adaptés sans regarder à la dépense.

Du côté des projets, nous savions que nous étions tributaires du maintien de la fermeture des frontières internationales, de sorte que notre département de Gestion de projet, en lien avec nos fournisseurs et clients locaux, a pu identifier le travail qui pourrait être fait dès le premier jour. Ensuite, en collaboration avec le département Santé et Sûreté, programmer le travail aussi efficacement que la situation le permettrait.

Lors de la préparation et de la mise en œuvre du plan de reprise d’activité, quels ont été les aspects les plus positifs ?

La réaction incroyable de chaque employé m’a fait chaud au cœur. Dans chaque département, il y a eu beaucoup d’exemples de collègues qui ont redoublé d’efforts pour aider leurs coéquipiers, nos clients et l’entreprise. Je tiens également à rendre hommage à chacun des membres d’équipage présents sur les sites qui ont fait face à la situation de façon exemplaire, et à nos entreprises partenaires qui ont joué un rôle essentiel dans la préparation et la reprise des activités.

L’un des principaux enseignements de cette expérience est l’effort que chacun a fait pour humaniser la communication. Il serait plus facile d’envoyer un e-mail, mais le fait de décrocher plutôt son téléphone ou d’organiser un appel vidéo nous aide tous à nous sentir plus proches pour affronter cette situation.

Dernier point, et non des moindres, précisons que nous étions habitués à ce que nos équipes de nettoyage travaillent en coulisse. Or tout au long de cette crise, elles ont été en première ligne. Sans leur engagement et leur travail acharné chaque jour au chantier naval depuis la réouverture, rien n’aurait été possible.

 

Comment envisagez-vous l’évolution de la situation dans les prochaines semaines ?

En temps normal, nous devrions approcher de la fin de la haute saison. Nous avons actuellement dans notre complexe 19 yachts en cours de chantier. Nous nous attendons à quelques arrivées supplémentaires d’ici l’été. Cependant, comme nous ne savons pas encore comment la crise affectera la saison estivale de charter, nous devons nous préparer à toute éventualité.

 

Quelles sont les leçons à tirer de cette situation pour l’avenir de l’entreprise ?

Pour le moment, nous avons un nombre limité de personnes opérant à bord et sur les sites. Ce qui nous permet de surveiller et de contrôler les flux. Nous avons mis en place des mesures pour savoir qui est à bord et quand, ouvriers et/ou équipages. Cela sera mis en avant et développé au fur et mesure du retour au travail sur site d’un plus grand nombre de personnes. L’utilisation de technologies de suivi du personnel présent sur les sites sera extrêmement utile pour évaluer de nombreux éléments et aider à planifier les projets à l’avenir.

Cette situation nous a démontré par-dessus tout notre capacité à anticiper les problèmes. Pouvoir apporter au jour le jour des solutions proactives à nos clients s’est avéré un atout essentiel au cours de cette période. Cette capacité inestimable permettra à notre entreprise de continuer à aller de l’avant.