L'industrie des superyachts navigue sans boussole dans l'absence de données fiables sur le développement durable

Dans le cadre de l’effort collectif visant à promouvoir le développement durable dans l’industrie des superyachts, MB92 publie aujourd’hui un nouveau rapport intitulé « Un effort commun pour les océans – promouvoir le développement durable dans toute la filière ». Ce rapport met en évidence la nécessité de renforcer la réglementation et l’évaluation environnementale dans l’industrie des superyachts et sa vaste chaîne d’approvisionnement.

En tant que leader mondial du refit, de la réparation et de l’entretien de superyachts, le groupe MB92, implanté en Espagne et en France, souligne dans son troisième rapport la nécessité d’une réglementation et d’une concertation accrues au sein de l’industrie des superyachts.

Pour ce rapport, MB92 a interrogé ses partenaires et a consulté des acteurs clés de l’industrie ainsi que des ONG environnementales afin de mener une discussion approfondie sur la voie à suivre pour le secteur des yachts de luxe et ses fournisseurs. Les sujets abordés comprennent les défis auxquels sont confrontés les chantiers de refit et autres fournisseurs pour proposer des solutions durables aux clients, les considérations liées à l’ensemble du cycle de vie des superyachts, tels que l’approvisionnement en matériaux et les processus de fabrication, ainsi que la recherche, le développement et l’innovation au sein de l’industrie.

« Malgré la croissance spectaculaire observée au cours des dernières décennies, l’industrie du yachting est aujourd’hui confrontée à un défi de taille », déclare Jean-Marc Bolinger, CEO du groupe MB92. « Soit elle devient réellement durable, soit elle risque de disparaître. »

L’enquête menée auprès des partenaires de MB92 a révélé que 44 % des répondants estiment que les données disponibles pour soutenir le développement durable dans leur domaine d’expertise sont insuffisantes ou inexistantes. De plus, seules 39 % des entreprises interrogées disposent d’un mécanisme pour mesurer leur impact, et seulement 14 % ont un mécanisme pour évaluer celui de leurs propres fournisseurs.

En effet, le manque de données fiables pour juger de la crédibilité des produits et solutions alternatifs a été l’un des principaux obstacles soulignés par les membres du panel pour la mise en œuvre d’améliorations visant à améliorer l’empreinte écologique de la flotte de superyachts. Les acteurs du secteur se retrouvent souvent désarmés pour convaincre les décideurs, et de nombreux capitaines et gestionnaires de yachts ont souligné les difficultés qu’ils rencontrent pour améliorer le profil environnemental de leurs navires. Outre la rareté des données, ils ont également souligné l’importance de la réglementation et l’opinion publique pour convaincre les propriétaires d’investir dans des améliorations durables.

« Nous devons être en mesure de proposer un catalogue de solutions et de recommander la bonne solution pour chaque bateau », explique Philippe Bernard, directeur des achats pour le groupe. « C’est là que nous, en tant que chantier de refit, pouvons apporter notre contribution grâce à notre réseau de partenaires. »

Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :

• Les recherches effectuées par MB92 auprès de son réseau de fournisseurs ont révélé que 82 % des entreprises interrogées ont déjà mis en place un plan de développement durable.
• Les résultats de l’enquête ont également montré que 50 % des fournisseurs n’ont pas de mécanisme en place pour évaluer l’impact de leurs propres activités, et que 75 % n’ont aucun moyen de mesurer celui de leurs propres fournisseurs.
• Les entreprises ont déployé une grande diversité d’actions dans leurs efforts, couvrant de nombreux aspects de leurs activités commerciales.
• Malgré ces efforts, les progrès concernant le profil environnemental des yachts eux-mêmes ont été relativement lents.
• Le secteur doit intensifier ses efforts pour sensibiliser toutes les parties prenantes au défi du développement durable.
• Le manque de données fiables permettant d’évaluer les caractéristiques environnemental des produits et des solutions alternatives constitue un défi majeur.
• Les progrès limités réalisés par les chaînes d’approvisionnement de certains fabricants d’équipements constituent également un autre défi important.
• Les acteurs de l’industrie sont vivement intéressés par une évaluation plus large de leur impact en termes de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

MB92 organisera une présentation du rapport lors du Monaco Smart Yacht Rendez-Vous dans le cadre de la Monaco Ocean Week, qui aura lieu demain, vendredi 24 mars.