Passion pour la mer: Luc Langlois

La dernière édition de notre série Passion pour la mer nous a donné l’occasion de discuter avec notre chef de projet senior, Luc Langlois. Avec plus de sept ans d’expérience à ce poste chez MB92 La Ciotat, ainsi qu’une expérience dans les projets de construction neuve, nous avons été ravis d’entendre son histoire et sa perspective sur les différentes approches des projets de refit de superyachts et de construction neuve.

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire carrière dans ce secteur ?

Une fois mes études terminées, il était clair pour moi que je voulais travailler avec des bateaux. Ils symbolisent l’aventure et l’envie de découvrir. De plus, il y a une telle concentration de technologies intéressantes à bord, que cela répondait à un besoin en moi de toujours avoir quelque chose à apprendre ou à améliorer.

Après une période passée à l’étranger, j’ai décidé de m’installer dans une nouvelle région à mon retour en France et j’ai été immédiatement attiré par l’industrie du yacht.

 

Quel est votre parcours ?

J’ai étudié dans une école à Saint-Nazaire où j’ai été initié à la théorie de la construction navale et depuis lors, j’ai passé toute ma vie professionnelle à travailler dans l’industrie de la construction ou de la réparation navale.

J’ai travaillé sur toutes sortes de bateaux : chalutiers, remorqueurs, grands navires de croisière, ferries à grande vitesse, grands bateaux de pêche, etc. en tant que concepteur, contremaître à bord, responsable technique ou chef de chantier.

J’ai aussi travaillé dans différentes entreprises et différents pays, principalement en Bretagne mais aussi au Vietnam et en Chine.

Comment compareriez-vous votre expérience de travail dans un chantier de construction de navires neufs avec celle d’un chantier de radoub spécialisé ?

Une nouvelle construction est généralement un long processus avec des séquences bien définies. On part de zéro, on voit le projet grandir jour après jour et, à la fin, quand le bateau part, c’est comme si quelqu’un de votre famille avait quitté la maison, juste parce que vous l’avez vu grandir à partir de rien.

Dans un projet de refit, la satisfaction vient du fait d’avoir pris en compte des attentes préalablement définies (calendrier, qualité, budget, etc.) et de les avoir satisfaites ou dépassées, en visant toujours à terminer avec un client satisfait.

Plus précisément, dans le monde des yachts, un soin particulier est apporté à la finition et aux éléments esthétiques du navire, ce qui ajoute une particularité supplémentaire comparé aux bateaux plus fonctionnels ou commerciaux sur lesquels j’ai travaillé auparavant. Et, bien sûr, tous les travaux liés aux zones réservées aux invités nécessitent des ouvriers et des sous-traitants très spécialisés que l’on ne voit pas, ou du moins pas aussi souvent, dans le secteur plus commercial de la réparation navale.

 

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?

Le fait de travailler dans un domaine d’excellence et de profiter d’un environnement maritime agréable sont certainement les principales raisons.

Ce secteur est également un vivier de personnes venant des quatre coins du monde, avec des expériences et des parcours variés. Chaque jour peut apporter une nouvelle expérience et une opportunité d’apprendre.

Comment définiriez-vous l’excellence ?

Je dirais que c’est lorsque des professionnels expérimentés de ce secteur sont unanimes pour dire « c’est parfait », on est proche de la définition.

Malgré tout, c’est un objectif difficile à atteindre, rien ne doit être laissé au hasard et rien ne peut être considéré comme acquis à l’avance.

 

Quels conseils donneriez-vous aux personnes désireuses de démarrer leur carrière dans ce secteur ?

La motivation, l’humilité et la volonté de maintenir un esprit d’équipe positif sont des caractéristiques personnelles essentielles à posséder, mais il ne faut jamais oublier que le but ultime est d’obtenir le résultat que le client attend, donc tout ce que nous faisons doit tendre vers cela.

 

Quelles sont les innovations qui, selon vous, influenceront votre position à l’avenir ?

Par rapport à mes premières années de travail, il est évident que les systèmes de communication et les logiciels ont énormément progressé, et cela continuera à améliorer les procédures de travail, offrant une plus grande efficacité et un accès aux données clés du projet.

De plus, je dirais que la demande accrue d’économies d’énergie de la part des propriétaires ou par impératif commercial, due à une volonté de contrôler les coûts et de devenir plus durable, entraînera davantage de conversions des systèmes de propulsion ou de gestion de l’énergie sur les bateaux dans les années à venir.