Quels progrès (s’il y en a) constatez-vous dans le secteur ?
Oui, il y a indéniablement des progrès dans le secteur, mais c’est trop lent. Ce n’est pas facile de changer les mentalités. Le changement doit venir d’en haut (des propriétaires, des sociétés de gestion) et des autres décideurs du secteur. Il y a de très bons exemples de femmes travaillant à un niveau élevé, comme Rose Damen, directrice générale d’Amels / Damen Yachting, Nina Jensen, PDG de REV Ocean, la capitaine Kate McCue chez Celebrity Cruises, et j’ai travaillé aussi avec quelques femmes cheffes de projet chez MB92.
Il y a de plus en plus d’associations pour les femmes dans le secteur, comme le programme « She of the Sea », dont la fondatrice s’est inspirée de femmes capitaines comme moi.
Avez-vous un message ou un conseil pour celles qui voudraient suivre vos traces dans ce domaine ?
Travaillez dur, engagez-vous totalement pour obtenir ce que vous voulez, investissez si possible dans les connaissances et la préparation, donc accumulez de l’expérience et n’abandonnez jamais ! Croyez toujours en vous, même lorsque vous êtes à terre. Je suis quelqu’un de déterminé, ce qui est une qualité nécessaire pour réussir dans un poste à responsabilité dans ce secteur. Vous devez également travailler dur et être le genre de personne qui se relève après une chute. Les gens qui réussissent sont ceux qui se relèvent à chaque fois et plus que les autres. Et il faut un peu de chance bien sûr ! Être au bon endroit au bon moment.
Malheureusement, si vous voulez devenir capitaine, vous devrez peut-être faire des choix difficiles. En tant que femme capitaine, j’ai dû faire des sacrifices, par exemple ne pas avoir d’enfants… Je ne serais pas heureuse dans un poste à terre ou en étant une maman à temps partiel. C’était un choix, capitaine ou mère. J’ai cependant une famille, 2 enfants poilus à quatre pattes et un mari que j’ai rencontré en faisant du parachutisme et que j’ai encouragé à quitter son entreprise à terre pour entrer dans le secteur en tant qu’ingénieur électrotechnicien.
Dans ce domaine, vous devez aimer votre travail. Mais comme on dit, choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie.
A votre avis que faut-il faire de plus sur le lieu de travail ou plus largement dans le secteur ?
Les mentalités doivent changer chez les gestionnaires et les recruteurs. Ils conseillent les propriétaires, en particulier les primo-accédants. et sont en mesure de les influencer dans la manière dont ils sélectionnent l’équipe.
De même, je pense que nous devons améliorer la diversité à bord car un équipage diversifié et multiculturel est une vraie force. Cela contribue à favoriser un environnement de travail respectueux et l’équipe travaille mieux ensemble.
Quels sont vos espoirs pour l’avenir ?
J’espère qu’il y aura de plus en plus de professionnalisme au sein des équipages. De la part des personnes à la recherche d’engagements de courte durée et surtout de celles qui cherchent à s’engager véritablement dans la carrière.
Tant de progrès ont déjà été réalisés, avec de plus en plus de femmes à des postes à responsabilité, mais il y a encore du travail à faire.
Quant à moi, je suis très heureuse où je suis tant que je peux continuer à m’améliorer et à apprendre.
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