12 avril 2021

Le MY Talitha, construit par Krupp et Devonport en 1929, est probablement le mieux placé pour incarner la voie du changement. Tout au long de son prestigieux service, il a été le témoin de changements et d’innovations dans les comportements humains. En cela, il semble logique qu’il soit le fer de lance de la transition, ouvrant la voie d’une nouvelle ère de durabilité au sein de la communauté des superyachts.

La durabilité n’est peut-être pas le premier mot qui vienne à l’esprit lorsque l’on pense Superyacht. Pourtant le capitaine Giles Sangster pense que le secteur pourrait indiquer le cap. « Le changement naît de décisions fortes et d’une direction donnée. Par conséquent, il est de notre devoir d’agir et de bien mener les choses pour que notre influence positive rayonne autour de nous afin d’engager le yachting vers un avenir plus durable ».

« Il est de notre devoir d’agir et de bien mener les choses pour que notre influence positive rayonne autour de nous afin d’engager le yachting vers un avenir plus durable »

La perspective évoquée par Giles constitue un pan de la forte culture de la durabilité qui est initiée par les propriétaires et les capitaines. Elle trouve aussi un écho auprès de chaque membre d’équipage. « Les propriétaires participent très activement à toutes sortes d’initiatives environnementales. Ils sont fiers de soutenir et de promouvoir les efforts que nous menons à bord ».

Cette démarche joue un rôle majeur dans les prises de décision telles que la planification des itinéraires pour réduire la consommation de carburant ou la mise en œuvre d’un certain nombre d’initiatives durables à bord. La récente tentative de cultiver des légumes pour les passagers et l’équipage est « encore limitée mais fonctionne bien ». Pour aller plus loin, émergent des « idées telles que la transformation d’un de nos ateliers en serre pour l’approvisionnement partiel voire total du yacht en produits frais. Les produits frais viennent de loin et ont un impact environnemental important ».

« Pensez aux économies réalisées si le Talitha pouvait produire à bord les légumes frais pour les passagers et l’équipage. Les légumes frais prennent beaucoup de place, ont une durée de vie limitée si bien qu’ils sont souvent périmés et qu’il faut les jeter. L’installation nécessaire pour cultiver des graines sous la lumière naturelle du soleil est étonnamment petite et la technique simple à mettre en place. Pour être honnête, je suis surpris que les concepteurs de nouveaux yachts de plus de 50 mètres n’intègrent pas cela dans la conception et qu’on n’en fasse pas un argumentaire de vente ».

Le superyacht de 80 mètres Talitha vient de terminer un premier séjour réussi sur la plateforme 2 000 tonnes de MB92 La Ciotat. Il était sur le chantier pour des travaux de peinture sous-marine et pour l’inspection annuelle du Lloyd’s. Une relation et une proximité croissante se sont nouées entre l’équipage, les sous-traitants, et MB92 autour du Thalitha au fil des ans ». La décision d’entreprendre les travaux à La Ciotat, malgré la période morose du COVID19, a vraiment payé. « C’est une des plus belles région de France, donnant le sentiment d’être isolés de la pandémie, tout en offrant un accès facile aux villes et aux aéroports. Compte tenu des circonstances, les infrastructures et le service ont été exceptionnels – nous faisant presque oublier les problèmes causés par la situation mondiale actuelle ».

La discussion dévie naturellement vers les infrastructures du chantier naval. Giles se montre sincère sur le rôle tenu par les chantiers navals de premier plan tels que MB92 dans les changements à venir. « Les chantiers navals sont les centres de service pour les yachts. Par conséquent, ils ont une chance unique de développer, de faire progresser, et d’appliquer les politiques environnementales. Ils ne peuvent qu’aider à influencer les pratiques environnementales sur les yachts et à former les capitaines et les équipages. En 2019, MB92 Barcelone a installé des collecteurs de déchets flottants sur toutes ses installations. Le Talitha a tenu à soutenir le projet. « Lorsque nous avons su que nous pouvions nous impliquer, nous avons sauté sur l’occasion. Nous soutenons les changements ayant un impact positif sur le secteur ». Il y a cependant beaucoup à faire. Son conseil est « d’aller toujours de l’avant. Tout ce qui peut aller dans la bonne direction aidera ».

L’optimisme et l’esprit dynamique de Giles sont communicatifs. Au cours de cette année dominée par la pandémie du COVID19, il a choisi de ne voir que les possibilités et non les limites. Même si « le COVID19 a clairement affecté et changé nos vies, il est clair pour moi que nous pouvons tous nous adapter au changement ». Il est difficile de ne pas être conquis par cette façon de voir les choses.

 

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